METHODOLOGIE DES ENQUETES ETHNOPHARMACOLOGIQUES
L'originalité du système d'analyse TRAMIL réside dans l'approche, non seulement qualitative mais quantitative, de l'usage populaire actuel des plantes médicinales, au moyen d'enquêtes ethnopharmacologiques interactives, qui prennent comme point de départ non pas des plantes mais des symptômes ou problèmes de santé, tels qu'ils sont perçus par les groupes humains qui participent aux enquêtes.
Dans chaque pays, la liste des problèmes de santé ayant servi de base aux travaux de recherche a été élaborée par un groupe pluridisciplinaire et adaptée aux réalités des communautés qui ont pris part aux enquêtes.
La première question a trait au problème de santé et à sa description populaire. Ensuite, la deuxième question porte sur le recours employé la dernière fois que ce problème spécifique s'est présenté. Ce n'est que dans le cas où le premier recours a été une plante, que l'on demande de quelle plante il s'agit ainsi que tous les détails concernant l'emploi, la posologie, etc. On s'informe sur les associations et les contre-indications. On précise la posologie pour les enfants. On doit indiquer l'endroit où l'on cueille cette plante.
Le nombre d'enquêtés est établi par un statisticien, en fonction du nombre d'habitants. Dans chaque famille, la personne interrogée est de préférence la mère. On ne recherche pas les personnes qui "s'y connaissent" en plantes médicinales, on vise la population en général.
Afin d'assurer une identification sûre de la plante, soit on cueille la plante au moment où l'enquête est réalisée, soit, avec l'aide du taxonomiste, on cueille les plantes dont l'usage a été significatif.
On trouvera dans la banque de données TRAMIL un index des symptômes signalés dans les enquêtes. L'emploi de termes appartenant à la médecine académique dans la description des affections citées ne doit pas faire oublier nos efforts constants pour trouver les corrélations les plus rapprochées possible entre la représentation traditionnelle et la terminologie scientifique.
On n'a retenu que les usages de plantes qui sont cités avec une fréquence égale ou supérieure à 20% (parmi les personnes interrogées qui emploient des plantes comme premier recours pour le problème de santé en question).
Suite aux premières enquêtes réalisées en 1984 en République Dominicaine et en Haïti, des séries complémentaires ont été menées à bien dans de nouvelles zones géographiques de ces deux pays et de nouvelles enquêtes ont été programmées et réalisées à Antigua, à la Barbade, à Belize, en Colombie, au Costa Rica, à Cuba, à la Dominique, la Grenade, en Guadeloupe et dépendances, au Guatemala, au Honduras, en Martinique, au Nicaragua, Panama, Porto Rico, au Quintana Roo (côte caraïbe du Yucatan), à San Andrés et Providencia, à Sainte-Lucie, à Saint Vincent, Trinidad & Tobago et au Venezuela. Pour l'analyse de ces nouvelles enquêtes, on a utilisé les mêmes critères quantitatifs de sélection que pour les enquêtes initiales.
Légende :
Enquête réalisée Enquête en cours Enquête prévue